Sandra Reinflet | Voie/x, artistes sous contraintes
Comment peut-on vivre en tant que peintre, danseur, réalisateur ou poète au milieu du désert mauritanien, sous la théocratie iranienne, dans la jungle papoue ou la misère malgache ? Comment faire de l’art son métier quand il est la dernière priorité du gouvernement, qu’aucune structure de diffusion n’existe ou qu’il est muselé par la censure ? La série VoiE/X propose des portraits d’artistes qui posent l’acte de création comme un acte de résistance dans des pays où vivre de l’art est une gageure. Comme les détails se cachent autant dans les lignes de fuite que dans celles du visage, Sandra Reinflet réalise ses portraits au grand angle. Une manière d’esquisser une géographie intime où le sujet et son environnement sont liés, de gré ou de force.
BIO | Lorsqu’il lui faut décliner une profession, Sandra Reinflet hasarde : « inventeuse d’histoires vraies ». Cette voyageuse utilise la photographie et le texte pour mettre en scène le réel – partant du principe que tout est fiction dès lors que l’on choisit un cadre. Elle a publié quatre livres (dont le roman « Ne parle pas aux inconnus », Ed. JC Lattès, en 2017) et a reçu le prix Coup de cœur de la Bourse du Talent Reportage 2013 pour « Qui a tué Jacques Prévert ? » (Éditions La Martinière, 2014). De Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Saint-Denis, elle réalise de nombreuses actions culturelles pour amplifier la voix de ceux que l’on entend peu.
ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
“En tant que photographe et voyageuse, la question de la maternité s’est beaucoup posée. On – et je – me disait que cette vie un peu bohème n’était pas compatible avec le fait d’élever un enfant. J’ai mis des années à envisager l’inverse. Pendant toute ma grossesse j’ai continué à travailler, puis mon fils m’a accompagnée dès sa naissance ! Je continue de partir, parfois sans lui, mais souvent avec lui. On m’oppose le fait que l’enfant a besoin de repères, mais il me semble que l’on peut chercher une forme d’équilibre tout terrain.”