Narline Novembre | Focus Haïti
Avec le soutien du programme Résidence culture du Ministère de la Culture
En Haïti, bien qu’elles soient désignées par le terme potomitan, c’est-à-dire « chef de famille », les femmes sont les premières victimes de violence. Et elles le sont doublement : à cause des conditions inhérentes au pays, et des discriminations sociales de genre.
La lutte en faveur des droits des femmes en Haïti ne date pas d’hier. Des groupes de femmes ont été à l’avant-garde des soulèvements politiques contre les injustices, que ce soit à l’époque coloniale, dans la lutte contre l’esclavage, puis lors de la création, en 1934, de la Ligue féminine d’action sociale. Même si le chemin à parcourir reste encore long, les luttes féministes ont permis l’ouverture de certaines professions et sont apparues des avocates, doctoresses, enseignantes, directrices de banque, artistes, écrivaines, etc.
Puis il y a l’émergence de femmes sur des terrains jusqu’alors réservés aux hommes, notamment celui de l’image. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, de plus en plus de femmes se sont intéressées à la photographie et au cinéma. La plupart utilise l’objectif comme une forme de résistance pour continuer de dénoncer et de militer contre toutes sortes de violence et d’exclusion. Si nous partageons l’adage qu’une image vaut mille mots, la conscientisation peut donc passer par l’image. Elle permet d’accéder aux perceptions et aux représentations de la réalité là où la voix est réduite au silence.
Un tour d’horizon de travaux de femmes photographes haïtiennes sera présenté lors du week-end d’ouverture du Festival : Fabienne Douce et Edine Célestin du Collectif K2D, Keziah Jean, Roselaure Charles, etc.
BIO | Photographe haïtienne et une travailleuse sociale, elle coordonne notamment des projets à Média Elle, une structure audiovisuelle haïtienne regroupant des femmes photographes, cinéastes et journalistes qui ont pour but de faire entendre la voix des femmes à travers le pays. Toutes interviennent en priorité dans les quartiers populaires, notamment en animant des ateliers d’initiation aux métiers de l’audiovisuel.