Ouka Leele | Peluqueria (Salon de coiffure)
« Avec leurs tonalités vives, leurs flashes, leurs portraits délirants coiffés d’une chaussure, d’un fer à repasser, d’un rouleau pellicule de film, de couteaux façon “brushing” ou de la Sagrada Familia de Gaudi, cette série met en évidence une volonté de provoquer, de transformer le monde, d’assumer une forme de mauvais goût face aux conventions, caractéristique des excès nécessaires de la movida, d’une jeunesse affirmant son besoin de liberté après l’asphyxie de la glaciation franquiste. L’humour rivalise avec l’extravagance, et l’excès avec l’éclat de rire dans une pagaille sérieuse, façon potache, minant les bases pour faire hurler la bourgeoisie en mantille en lui proposant d’autres accessoires sortis de l’atelier d’une modiste devenue folle. »
Extrait de la préface de Christian Caujolle au catalogue « Ouka Leele » Obra Social – Cajo de Madrid, 1997.
BIO | Photographe espagnole, Ouka Leele est une figure majeure de la movida madrilène. Dès la fin des années 1970 et la révolution culturelle espagnole initiée à la mort de Franco, elle impose une œuvre photographique créative et ludique, révélant une poétique surréaliste et singulière du quotidien. De la peinture à laquelle elle se destine initialement et de la photographie qu’elle adopte par intuition, elle propose une hybridation pour interroger à la fois l’expérience du réel et les conventions de la figuration.