Véronique de Viguerie | La lutte contre la drogue aux Philippines
Rodrigo Duterte, président de la République des Philippines depuis juin 2016, a juré de nettoyer l’archipel du shabu, la « cocaïne du pauvre », fabriquée à partir de méthamphétamine. Ce serait près de 30 000 morts depuis juillet 2016, début de la campagne anti-drogue dans le pays. Ces victimes sont attribuées pour moitié à de mystérieux assassins masqués, quand les autres le sont d’opérations policières aux allures de permis de tuer. L’Eglise catholique entre en résistance. Un réseau de prêtres, évêques et cardinaux dénoncent ce « règne de la terreur », allant jusqu’à cacher des policiers dissidents prêts à témoigner de leur implication au sein d’escadrons de la mort. Le but : rassembler les preuves pour traîner Duterte devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité. En réponse, le Président menace le puissant clergé philippin.
BIO | Véronique de Viguerie est une photoreporter française, basée à Paris, représentée par Getty images. Titulaire d’une maîtrise de droit en France, elle a étudié le photojournalisme en Angleterre. Depuis 2006, elle effectue des reportages dans le monde entier publiés dans la presse internationale (« The New York Times Magazine », « Newsweek », « El Pais », « Der Spiegel », « le Figaro Magazine », « Geo », « Marie Claire », etc.). Elle a été remarquée pour avoir photographié les talibans en Afghanistan, les pirates en Somalie, les sicarias en Colombie, le Mouvement national de Libération de l’Azawad au Mali, les pirates du pétrole au Nigeria.
ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
“Parce qu’on ne fait pas peur, on se permet souvent de nous insulter. Un CRS pendant les manifestations des « gilets Jaunes » nous a traitées, une collègue et moi, de « sales putes ». Les insultes sexistes, et sur notre physique, sont monnaie courante. On me dit régulièrement : « Avec votre physique, on a du mal à vous imaginer sur un terrain de guerre », comme si il y avait un physique pour cela… Et lorsque l’on nous présente, on s’attarde sur notre apparence plutôt que sur notre travail.”