Victorine Alisse | On avait tous un paysan dans la famille
En trente ans, la France a perdu progressivement plus de la moitié de ses exploitants agricoles : 200 fermes disparaissent chaque semaine et un agriculteur sur deux ignore s’il aura un successeur. En cause : l’accès difficile au foncier et le coût de transmission des exploitations. Pourtant, le lien immuable des agriculteurs et agricultrices à la terre est toujours aussi présent. Dans ce travail, je souhaite comprendre la transmission centenaire des fermes de génération en génération, qui est aujourd’hui menacée. Je suis partie à la rencontre d’agriculteurs dont les histoires racontent la transformation du monde agricole. J’ai voulu documenter un mode de vie en voie de disparition.
In thirty years, France has gradually lost more than half of its farmers. The centuries-old transmission of farms from generation to generation is now threatened. I went to meet farmers in order to document a way of life that is disappearing.
BIO | Après une formation en relations internationales et action humanitaire, Victorine Alisse se consacre à la photographie. Son approche documentaire l’amène à traiter de sujets sociétaux et environnementaux. Mais c’est avant tout, dit-elle, « la rencontre avec l’autre qui nourrit [son] travail ». Petite-fille d’agriculteur, elle cherche à questionner les visages de l’agriculture d’aujourd’hui avec sa série « On avait tous un paysan dans la famille ». Elle s’intéresse également aux nouvelles formes narratives en combinant textes et images avec la série « Au grand air », réalisée avec JS Saia, récompensée par le prix Caritas Photo sociale en 2021.
ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
” Je ne souhaite pas que mon travail soit distingué par le simple fait que je suis une femme. Mon expérience du terrain reste très positive. Mais les femmes photographes ont souvent été invisibilisées, on connaît davantage Robert Capa que Gerda Taro… J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, les choses évoluent positivement. “