Isabelle Serro | Destination finale : Ghana
Où vont les vêtements déposés dans les bacs à recycler ? La grande majorité d’entre eux arrive au Ghana, en Afrique de l’Ouest. En quelques années, le pays est devenu la poubelle vestimentaire du monde occidental : 15 millions de pièces sont envoyées chaque semaine dans ce pays qui ne compte que 32 millions d’habitants. Dans l’idéal, ces vêtements sont envoyés pour être triés, réparés puis revendus sur tout le continent africain. Le plus souvent, ils sont de trop mauvaise qualité pour être exploités, parce qu’ils sont le produit de la fast fashion. Ainsi, seuls trente pour cent de ces importations sont vendus. Les autres 70 % deviennent des déchets entassés dans la nature ou sur les plages. Le désastre écologique est sans précédent. Ce sujet nous interpelle sur le consumérisme et sur l’urgence d’une réglementation internationale stricte.
Ghana has become the clothing garbage of the Western world: every week,15 million pieces of used clothes are sent. Ideally, they are to be sorted, repaired and resold. But since the quality is so poor, most of the time, they end up as polluting waste.
BIO | Reporter photographe basée en France et distribuée par Divergence Images, Isabelle Serro se rend depuis vingt ans dans des zones dites sensibles à travers le monde. Ses travaux journalistiques s’attachent aux conséquences du manque d’accès à l’eau potable, aux effets de la surpêche, aux problématiques environnementales sur les populations africaines, principalement, et aux parcours migratoires. Autant de reportages diffusés dans la presse internationale, exposés et récompensés. Celui sur le droit à l’eau, réalisé dans une région de République démocratique du Congo ravagée par le choléra, est lauréat du Festival des Nuits photographiques de Selma 2020 (Alabama).
ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
” Lorsque j’ai débuté, on m’a souvent dit de « prendre de la distance » avec mon sujet afin de « rester objective ». Rapidement, j’ai compris que ma sensibilité et ma personnalité contribuent à mon écriture photographique. J’ai besoin d’être au plus près des personnes dont je raconte l’histoire. Aussi, pour réaliser mes sujets, je fais fi de la question de genre que l’on me rappelle parfois : rien ne m’arrête ! “
Isabelle Serro, © Pi Django