Mahé Elipe | Tapachula, la ville de transit (Mexique)

Tapachula, ville du Chiapas (l’État le plus pauvre du Mexique) adossée à la frontière guatémaltèque, est devenue une étape obligatoire pour les milliers de migrants qui remontent d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale dans l’espoir de rejoindre les États-Unis. En raison des politiques restrictives du gouvernement américain, qui ont transformé le territoire mexicain en une immense zone tampon, les migrants doivent y demander un statut de réfugié ou un visa humanitaire pour leur permettre de poursuivre leur périple sans se faire arrêter par les militaires. Le nombre de demandes d’asile reçues par les services de migration mexicains explose. La ville de 300 000 habitants s’est presque transformée en refuge géant à ciel ouvert. Cette série nous révèle ce carrefour de la crise migratoire globale, surnommé « la petite Babylone du Chiapas ».

Tapachula, in Chiapas, Mexico, has become a key stop for migrants heading to the US. US policies made Mexico a buffer zone, pushing migrants to seek refugee status. Asylum applications surge in Tapachula, turning it into a makeshift refuge and highlighting the global migration crisis.

BIO | La Française Mahé Elipe est basée à Mexico depuis 2016. Son travail documentaire est centré sur les problématiques humaines, avec un intérêt particulier pour la condition des femmes dans la société. Lauréate des Reuters Photojournalists Grants 2019, elle a également remporté le Women Photograph Project 2022, reçu le prix Françoise-Demulder 2023 au Festival Visa pour l’Image et, plus récemment, a été sélectionnée par le Professional Sony World Photography Awards 2024 dans la catégorie environnement. La photographe collabore avec différents médias tels que « Libération », « le Monde », le « Guardian », le « Washington Post », Bloomberg et Reuters.